Les propriétaires étaient inquiets d’observer de multiples lézardes traversantes sur leurs balcons.
Les co-propriétaires de cet immeuble peuvent être rassurés. Les fissures observées ne présentent aucun danger. Elles sont le fruit d’un travail naturel des matériaux sur un ouvrage construit sur des normes anciennes.
Nous leur avons fourni toutes les explications nécessaires à la bonne compréhension de la situation et effectué quelques recommandations dans le cas où ils souhaiteraient effectuer des travaux de mise aux normes actuelles.
Une copropriété m’a contacté pour obtenir un diagnostic des fissures observées sur un immeuble. Les propriétaires étaient inquiets d’observer de multiples lézardes traversantes sur leurs balcons.
Comme souvent, je reçois les mêmes questions : “Que faire en cas de fissures sur mes balcons ?”, “Ces fissures sont-elles dangereuses ?”, “Que dois-je faire pour les réparer ?”...
L’immeuble présente des fissures traversantes assez systématiquement, réparties le long des balcons avec un écartement de 5 à 6 mètres.
L’immeuble présente des fissures traversantes du nez de balcon vers la façade de manière répétitive. Elles sont régulièrement réparties tout le long des balcons avec un écartement approximatif de 5 à 6 mètres entre elles. Et tout cela malgré le fait que cet immeuble construit dans les années 60 révèle un très bon état général.
Quelles sont les causes de ces fissures ?
Afin d’éclairer ces propriétaires, un petit rappel historique de la réglementation s’impose.
Dans les années 60, la réglementation n’imposait pas de réaliser des joints de dilatation pour des ouvrages saillants (balcons ou acrotères de terrasse, par exemple).
Avec le temps et le recul d’expérience sur des constructions antérieures, le législateur a introduit la notion de joint de dilatation (ou de rupture) qui impose, depuis les années 70, de couper ces ouvrages régulièrement pour les désolidariser les uns des autres. Ces joints doivent maintenant être réalisés idéalement tous les 6 mètres maximum, ou avec des renforts d’acier calculés pour des ouvrages entre 6 et 12 mètres.
Tout matériaux se dilate en fonction des conditions de température. Le béton armé n’échappe pas à cette règle. Ainsi, plus les éléments en béton armé sont longs, plus la notion de dilatation peut poser un problème.
La longueur totale des balcons avoisine les 20 mètres ce qui est très important. S’ils avaient été mal construits, défaut de coulage ou armatures insuffisantes, ces balcons montreraient des sinistres importants et plus anciens, ce qui n’est pas le cas ici.
La cause de ces fissures est donc finalement « naturelle ». Les balcons, soumis aux variations de température, ont fini par créer leurs propres joints par rupture régulière comme nous l’avons constaté.
Tout matériaux se dilate en fonction des conditions de température. Le béton armé n’échappe pas à cette règle.
Les fissures constatées ne sont pas récentes. Aucun événement exceptionnel n’est venu les provoquer, mis à part les variations normales de température entre hiver et été.
On ne constate aucune déformation de ces balcons. Seul des fissures régulières auto-générées sont visibles.
Aucun danger n’est à craindre sur ces ouvrages en l’état actuel.
Il n'est pas nécessaire d'engager de travaux pour le moment. Mieux vaut se donner le temps de l’observation régulière, tous les ans par exemple.
Si les ruptures constatées venaient à se dégrader, en particulier sur les joues, il conviendrait d’envisager de créer formellement les joints de balcons qui n’ont pas été construits à l’époque afin de soulager et réparer les joues. Réparer seulement ces dernières n’aurait aucune utilité puisque les poussées seraient toujours présentes et entraîneraient les mêmes conséquences de cisaillement.